Le tour du monde à vélo : interview

  • Tourisme et loisirs

Julien, ancien collègue de Pro Velo et Irène, sa compagne, sont partis depuis décembre 2021 découvrir le monde à vélo. Ils ont commencé leur périple à Lisbonne, pour parcourir toute l’Europe et se retrouver depuis cette année sur le continent asiatique. Ils nous racontent une partie de leurs aventures !

Leur envie de tout quitter

– Pourquoi vous avez décidé « de tout quitter » pour ce voyage à vélo ?

On a toujours aimé voyager et ça faisait longtemps qu’on parlait de faire un long voyage. Au début, on envisageait pas de faire ça à vélo, car Irène n’était pas du tout cycliste, mais durant la période Covid, on a commencé à faire de plus en plus de vélo. Puis un jour, on a consulté des cartes EuroVelo et ça a été le déclic.

Avant de partir : les préparatifs

– Avez-vous fait appel à des professionnels pour préparer votre voyage ?

Pour le choix du vélo, on a bénéficié des conseils de Pro Velo.
Pour le matériel, comme Julien était déjà parti seul en voyage à vélo, il avait donc déjà fait toutes les erreurs de « débutant » comme prendre beaucoup trop d’affaires ou du matériel inadapté, notamment.
Pour l’itinéraire, on s’est donné un point de départ et on s’est ensuite laissé guider par nos envies. On a d’abord suivi les routes EuroVelo au Portugal et en Espagne. On planifie aussi notre itinéraire sur l’application Komoot en plaçant quelques points d’intérêts à découvrir aux alentours.

Le matériel indispensable

– Quel est votre matériel ? Que portez-vous sur les vélos ?

On a deux vélos Kona Sutra LTD avec des sacoches Ortlieb. On a tout le nécessaire de camping (tente MSR hubba hubba, sac de couchage comfort 4, matelas Nemo tensor, réchaud à gaz – mais on regrette de ne pas avoir pris un à essence -, nécessaire de cuisine…) un minimum d’habits, du matériel électronique et ce qui change notre vie, des chaises pliantes !

– Comment faites-vous pour dormir ?

On alterne entre nuits en hébergements, bivouacs et Warmshowers. On a aussi fait un peu de camping payant en Europe.

Le matériel indispensable

Le budget

– Quel est le budget par jour, plus ou moins, quand on part en voyage à vélo ?


Après 15 mois de voyage, nos dépenses avoisinent les 20 euros par personne et par jour. Franchement, c’est un budget plutôt confortable par rapport à d’autres cyclotouristes. Il y a vraiment moyen de faire avec moins en réduisant les postes logements et visites (et apéros !). Même si c’est une somme, c’est quand même encourageant de se dire qu’on peut vivre ce qui est pour nous la meilleure expérience de notre vie avec 600 euros par mois et par personne.

Les anecdotes

– Quel est le meilleur souvenir ? La ville, la région, le pays qui vous a le plus marqué et pourquoi ?

Il y en a tellement, mais le premier qui nous vient à l’esprit est la route Transfăgărășan en Roumanie. On a fait deux jours d’ascension sous la pluie et dans un brouillard épais, les paysages devaient être magnifiques, mais on ne voyait rien à un mètre. Alors qu’on pensait passer à côté de cette belle région, sitôt arrivés au sommet (le point le plus élevé de notre tour d’Europe), le temps s’est éclairci et un paysage magnifique s’est découvert à nous. C’était une des étapes les plus impressionnantes du voyage et pour couronner le tout, on a croisé un ours sauvage sur notre route ! On s’est ensuite laissés descendre jusqu’en Transylvanie.


Le Monténégro et la Bosnie ont également été de très belles découvertes. On n’avait pas d’attentes particulières pour ces pays, mais les paysages nous ont impressionnés. Pour le moment on est au Laos et c’est un vrai coup de cœur ! Ici, on retrouve du calme et de la quiétude et après 4 mois agités en Asie du Sud Est, ça fait du bien ! En plus, les gens sont particulièrement chaleureux, c’est peu touristique et les paysages sont magnifiques.


– Une anecdote comique à raconter ?


Un jour en Roumanie, le câble du dérailleur du vélo d’Irène s’est cassé. Il était bloqué sur la vitesse la plus dure dans une région montagneuse. Alors qu’on galérait, un monsieur s’est arrêté et a proposé de nous emmener au magasin de vélo le plus proche. Pas de chance, il n’y avait de la place que pour une personne et son vélo. Donc, Irène est montée seule avec lui. C’est une fois qu’ils sont partis que Ju s’est rendu compte qu’elle était montée avec un inconnu, qu’il ne connaissait pas sa plaque et son identité et en plus elle ne répondait pas au téléphone. Bref, gros coup de stress ! Pendant ce temps, Irène a eu droit à quelques anecdotes pour bien la rassurer : « Il faut faire attention, car ici les filles on les enlève pour les vendre», « T’as vraiment de beaux tatouages sur les cuisses »… Mais en fait, il était bien intentionné et tout s’est bien terminé. Même s’il faut faire preuve de prudence, on a croisé sur notre route que des gens bienveillants !

Conseils pour celles et ceux qui hésitent

– Qu’est-ce que vous diriez aux personnes qui sont tentées par l’aventure mais qui hésitent encore ?


Aucun de nous deux n’est un grand sportif et Irène n’était pas une adepte du vélo. Mais après plus de 15 mois de voyage et près de 17 000 km, on est toujours aussi fans. En le faisant à son rythme, c’est vraiment à la portée de tout le monde. C’est un mode de transport bon marché, écologique, qui favorise les rencontres et permet de prendre le temps de découvrir un pays et sa culture. Le plus dur, c’est de se lancer, c’est cliché mais tellement vrai !

Conseils pour celles et ceux qui hésitent

Le futur ?

– Quels sont vos plans pour l’avenir ?


Dans une semaine, on pense arriver à Vientiane et boucler ainsi notre tour à vélo en Asie du Sud Est. Dans un mois, on sera en Indonésie où la famille vient nous rendre visite avant de repartir pédaler en Europe. Dans 6 mois, on a le projet de faire un permis vacances travail en Nouvelle-Zélande et bien sûr, toujours avec les vélos.

Le futur ?