Les 24h Vélo de Louvain-la-Neuve : une journée au cœur de la fête
Mardi 21 octobre. Comme à mon habitude, j’arrive à la gare de Louvain-la-Neuve à 9h29 précises. Mais aujourd’hui n’a rien d’un mardi ordinaire : l’excitation est palpable, les derniers préparatifs se peaufinent… Aujourd’hui, c’est le coup d’envoi des 24h Vélo.
Ce nom évoquera sans doute de nombreux souvenirs à certain.es, et peut-être rien du tout à d’autres. Le principe semble simple : une course où des équipes roulent pendant 24 heures à travers la ville. Mais dans les faits, c’est avant tout un moment festif, une grande fête populaire où toute la ville — et surtout les étudiants — se rassemble.
L’événement a été lancé en 1976 par des étudiants du Centre Sportif Étudiant, quelques années seulement après la construction de la ville et la scission de l’Université Catholique de Louvain. Depuis, la course est devenue la plus grande fête estudiantine de Belgique, attirant près de 50 000 participants chaque année. Ce qui montre bien que, dans cette ville d’ordinaire dédiée aux piétons — où les vélos avancent habituellement en invités prudents — arrive une journée exceptionnelle où tout se renverse : une fois par an, ce sont les piétons qui s’écartent avec le sourire pour laisser les vélos envahir les rues, transformant Louvain-la-Neuve en un immense terrain de fête cycliste.
📸 Plongée dans l’ambiance
Revenons en 2025. Installée dans mon bureau donnant sur la place Galilée, je prépare mon appareil photo en observant les étudiants s’installer doucement — mais bruyamment. Fûts de bière, enceintes, musique forte : tout annonce une longue et joyeuse journée.
Vers midi trente, je pars en direction du village course, situé à quelques minutes de notre implantation. Je déambule dans les rues, étonnée de ne croiser presque personne… avant de comprendre mon erreur : le départ n’est pas ici. Les bangs retentissant au loin confirment que la course vient de commencer. Pas grave : quelques minutes plus tard, un groupe arrive à ma hauteur. L’occasion parfaite pour capturer une photo du bourgmestre à vélo.
Commencent alors plusieurs heures de vadrouille pour découvrir le parcours et l’ambiance qui l’anime de bout en bout. En descendant l’avenue de l’Espinette, je croise mes premiers vélos folkloriques : un bateau pirate débarque sur la musique de Pirates des Caraïbes — le Kot Méca s’est surpassé !
Suivent une banane géante, un labo de chimie, un bus de la TEC, une ambulance, la DeLorean de Retour vers le Futur, et plusieurs vélos-chars inspirés du folklore de différentes villes wallonnes.

🎶 La ville en fête
Rue des Bruyères, les étudiants sont en nombre. Accoudés aux fenêtres et aux balcons, bière à la main, musique en fond, ils encouragent sans relâche les coureurs et les chars qui se succèdent. Après quelques kilomètres, une pause s’impose et je retourne à l’implantation. Une heure plus tard, impossible de résister à l’envie de retourner sur le circuit — les décibels qui résonnent jusque dans notre boutique y sont sûrement pour quelque chose. J’embarque l’un de mes collègues mécanos et direction le bas de la ville.
Le soleil se montre timidement. Certains chars ont déjà souffert des montées, descentes et virages du parcours… mais le char Banane, lui, a toujours la banane !
Et les 24h Vélo, c’est aussi cinq zones de concerts où se succèdent musiciens pro et amateurs, dont de nombreux étudiants. Le kot à projet Musique 3 a littéralement enflammé la foule de la Grand Place au son de reprises de Dancing Queen et… Allumez le feu.

🎇 Une ville transformée
Vers 19h30, la lumière décline tandis que le nombre d’étudiants fêtards augmente. Il est temps pour moi de me diriger vers la gare. Déjà proche du labyrinthe en temps normal, la ville s’est métamorphosée en véritable club à ciel ouvert, les baffles résonnant dans toutes les directions.
Fait rare : à cette heure-ci, la foule ne quitte pas Louvain-la-Neuve… elle y arrive.
Je quitte l’aventure, un peu fatiguée — 20 720 pas au compteur ! — mais des étoiles plein les yeux. Et avec l’envie de lancer une équipe et un vélo folklo Pro Velo pour l’édition 2026… Une affaire à suivre.