Les chaussées à voie centrale

  • Infrastructures

Une chaussée à voie centrale banalisée est un type de route avec des accotements extra larges et une voie à double sens plus petite au milieu pour les véhicules.

En Belgique

Depuis le 1er octobre 2022, le code de la route belge intègre ce type d’aménagement, ce qui est une petite révolution dans le monde du cyclisme belge.
Il s’agit en fait d’une chaussée à circulation centrale composée d’une voie destinée au trafic motorisé, encadrée par deux bandes latérales dédiées aux modes doux. La largeur de la voie centrale ne permet pas le croisement de deux véhicules. Ceux-ci sont autorisés à emprunter les bandes latérales lors des croisements, sans pour autant mettre en danger les piétons et les cyclistes qui s’y trouvent. La « bande latérale » n’est pas une piste cyclable ; mais ne fait pas non plus partie de la chaussée. Les cyclistes doivent l’emprunter.


L’objectif de la route est de donner plus d’espace aux piétons et aux cyclistes et d’éviter ainsi la construction de nouvelles voies réservées aux piétons et aux vélos, en particulier dans les zones où de nouvelles constructions sont à éviter ou impossibles.

Les avantages

• Un meilleur partage de la route : les piétons et cyclistes sont prioritaires.
• Un usage du vélo facilité : pour les déplacements quotidiens ou pour les loisirs.
• Une solution pas chère pour les communes.

Les inconvénients

Les associations de défense des cyclistes, dont le GRACQ, considèrent que la protection des cyclistes est limitée sur ce type d’aménagement. Le GRACQ plaide pour la définition d’une grille stricte de conditions d’application par le gestionnaire de voirie et notamment une réduction de la vitesse à 50 km/h. Il s’agit d’un outil supplémentaire aux gestionnaires de voirie mais le GRACQ insiste sur le fait que les bandes centrales banalisées ne peuvent remplacer des infrastructures cyclables plus qualitatives ».

Lire l’avis du GRACQ

Et l’avis de Pro Velo ? Le département conseils, accompagnements et études a observé ces aménagements en Wallonie lors des audits de politique cyclable. Actuellement, nous constatons que la chaussée à voie centrale est méconnue et incomprise des automobilistes et est aménagée sur des tronçons où la vitesse du trafic est parfois encore élevée (70 km/h). Nous rejoignons donc les recommandations du GRACQ en la matière.

À l’étranger

Au Danemark, ce type de route est populaire au Danemark où un tiers de toutes les municipalités ont au moins un tronçon de ce type de route. Avec d’autres mesures d’apaisement de la circulation, ces routes ont réduit le nombre d’accidents de la circulation d’environ 25 %.

En Suède, on a commencé à construire ce type de route en 2006 et y est appelée « bymiljöväg », ou en anglais « village environment road », car elle traverse et relie souvent différentes agglomérations dispersées.

En France, on appelle ce genre de routes les « chaucidous », la contraction de « chaussées à circulation douce ». Ce sont aussi des routes composées d’une voie centrale pour les véhicules motorisés et de deux bandes latérales pour les piétons et cyclistes. Les chaucidous sont limités au maximum à 70 km/h.

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