Rencontre avec une famille montoise à vélo

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Julie est mariée et maman de deux jeunes enfants d’un an et cinq ans. Depuis qu’elle habite à Mons, la jeune maman est devenue une cycliste confirmée ! Désormais, c’est tout le reste de la famille qui suit le pas et a fait du vélo son mode de locomotion principal.

Pourquoi avoir choisi le vélo comme mode de déplacement principal ?

J’ai choisi le vélo pour plusieurs raisons. Ça me permet de me déplacer rapidement en ville et d’éviter les bouchons. Il y a aussi l’aspect écologique et, évidemment, l’aspect financier ! En nous séparant de l’une de nos deux voitures, nous avons divisé par deux nos frais en essence, entretien, assurance, taxe de circulation etc. Nous en avons tout de même gardé une pour les trajets plus longs où il faut notamment se munir de plus de matériel pour les enfants.


Comment se passent les déplacements à vélo lorsque l’on a des enfants ?

Pour mon mari et moi, cela semblait évident d’habituer nos enfants à la pratique dès leur plus jeune âge. Nous avons donc décidé d’investir dans le matériel nécessaire, à savoir un triporteur pour le bébé et un siège enfant fixé à l’arrière du vélo pour la plus grande. Cela a bien sûr eu un coût mais, en un an à peine, nous l’avions rentabilisé. Nous avons fait plus de mille kilomètres rien qu’avec le vélo-triporteur ! Bien entendu, nous redoublons de vigilance lorsqu’ils nous accompagnent dans la circulation. Mais selon moi, il y a autant de risques d’accidents en voiture qu’à vélo. Et je pense que plus on sera de cyclistes, moins ce sera dangereux.


Votre entente avec les automobilistes est-elle bonne ?

Cela dépend d’une personne à l’autre. Il y a des gens qui sont très attentifs, qui vont faire très attention et s’écarter, surtout quand ils voient que j’ai un enfant à l’arrière. D’autres le sont moins et nous dépassent alors que je suis déjà engagée pour tourner, par exemple. Il faut donc toujours rester très prudent par rapport aux automobilistes, car nous sommes malheureusement plus vulnérables…


Quels sont les inconvénients que l’on peut rencontrer avec le vélo ?

Il y a sans doute quelques inconvénients avec le vélo comme la pluie et la neige. Mais pour moi, le seul véritable frein est le vent car ça devient dangereux. Ensuite, le fait qu’il faille partager le trottoir avec les piétons n’est pas toujours évident. Le vélo ne doit pas devenir une concurrence aux piétons ! Il peut aussi y avoir un sentiment d’insécurité quand il fait sombre, chose que l’on n’a pas forcément en voiture. Il m’est déjà arrivé de me faire suivre par quelqu’un qui s’est mis à courir derrière moi pour me faire peur, juste pour rire.


Vélo et tourisme sont-ils compatibles ?

Bien sûr, moi j’adore ça ! Avec les enfants c’est un peu compliqué de faire de longs trajets, mais cela fait partie de nos projets. On attend juste qu’ils grandissent un peu et qu’ils puissent mieux en profiter. Pour l’instant, on pense d’abord découvrir ce qui se trouve autour de nous sans aller trop loin et en faisant des pauses plus longues.
Mais nous faisons souvent des city trips avec des amis. Nous avons déjà fait Copenhague et nous comptons faire Edimbourg. Nous ne partons pas avec nos propres vélos mais nous en louons sur place. Ça permet vraiment de découvrir la ville sous un autre jour, de manière beaucoup plus sympa. C’est vrai qu’à pied on est tout de même plus vite limité.

Que diriez-vous aux parents qui hésitent à se déplacer à vélo avec leurs enfants ?

Je comprends tout à fait qu’on puisse avoir peur de se lancer dans la circulation à vélo lorsque l’on a de jeunes enfants. Mais je pense qu’il faut commencer par faire des trajets seuls pour servir d’exemple. Cela permet de se rendre compte qu’il n’y a pas de réels moments où l’on est en danger car il y a quand même des pistes cyclables. De plus, plus il y aura de vélos, plus il y aura d’infrastructures qui verront le jour. Il y aura une réelle demande, une réelle attente des gens.
Je conseille aussi de participer à des formations vélo pour se rendre compte des mesures de sécurité qui sont importantes sur la route. Cela sera toujours plus efficace que de simples explications. Le vélo est une culture, ça s’apprend et on y prend vite goût pour les petits trajets quand on doit faire une course ou passer par des petits coins qui ne sont pas praticables en voiture.


Quel est votre meilleur souvenir à vélo ?

C’est un jour où nous sommes allés manger en ville et sommes revenus avec les deux enfants dans le triporteur. J’ai dit à mon compagnon que ce que nous étions en train de vivre, c’était vraiment ce que je voulais accomplir dans ma vie. C’est une envie que l’on avait déjà depuis longtemps de se débarrasser de la voiture et on a réussi à la mettre en place. On se dit souvent que c’est une bonne chose que l’on inculque à nos enfants.