Les premiers résultats d’ExpAIR se révèlent inquiétants

ExpAIR est une collaboration entre BRAL, Bruxelles Environnement et une vingtaine d’organisations et d’entreprises bruxelloises, dans laquelle 24 points de mesure ont été installés dans toute la région pour mesurer les concentrations de dioxyde d’azote (NO²). Ces stations ont été installées dans des endroits où BRAL soupçonne une mauvaise qualité de l’air mais où il n’y a pas de station de mesure officielle. Comme annoncé précédemment, Pro Velo a adopté un point de mesure sur la Chaussée de Wavre, mais les premiers résultats montrent qu’il n’y a pas de quoi se réjouir.

Le NO², c’est quoi exactement ?

Le NO², mieux connu sous le nom de dioxyde d’azote, est un indicateur clé de la pollution atmosphérique causée par le trafic. Bien que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) recommande 10 microgrammes de NO² comme valeur conseillée pour un air sain, le seuil européen est de 40 microgrammes de NO² par mètre cube d’air et par an. Si l’air contient entre 10 et 25 microgrammes de NO², il est déjà nocif pour les groupes vulnérables. Au-delà de 25 microgrammes de NO², il est nocif pour tous.

Pas de quoi se réjouir

Les mesures du BRAL ont débuté en juillet 2023 et dureront une année entière, à chaque fois par période de 2 semaines pour mesurer la valeur moyenne de NO² du réseau. Nous venons de recevoir les résultats jusqu’à la rentrée scolaire du 4 septembre 2023.

Les premiers résultats d’ExpAIR se révèlent inquiétants. En particulier sur les axes principaux, nous constatons des résultats très inquiétants, avec des valeurs qui dépassent même les 70 microgrammes. Des valeurs supérieures à 40 microgrammes ont également été mesurées dans des quartiers résidentiels tels que la Rue Piers à Molenbeek.

Les résultats de notre point de mesure sur la Chaussée de Wavre sont loin d’être réjouissants. Alors que fin juillet, la première mesure de 12,3 µg/m³ était déjà supérieure au seuil de l’OMS (10 µg/m³), début septembre, elle était presque trois fois plus élevée (31,5 µg/m³). D’une part, ces mauvais résultats peuvent s’expliquer par la rentrée scolaire et la hausse de trafic. D’autre part, les conditions météorologiques doivent également être prises en compte : le vent et la pluie sont favorables à la qualité de l’air et jouent donc également un rôle à cet égard.

Faire du vélo à Bruxelles, bon pour la santé ?

En tant que cycliste, nous sommes exposés à cette pollution de l’air, comme toute personne qui vit ou travaille en milieu urbain !

Rouler à vélo, même de manière paisible, augmente votre cadence respiratoire et votre fréquence cardiaque et vous fera absorber davantage la pollution que dans une situation sans effort physique. Cependant, des études démontrent les effets positifs sur la santé de rouler à vélo, même dans des villes très polluées. Dans une très large mesure, les bénéfices liés à la pratique du vélo contrebalancent l’impact négatif de l’inhalation des polluants.

En outre, de nombreuses études ont mis en évidence une qualité d’air notoirement polluée dans l’enceinte confinée des véhicules. Rouler en voiture ne vous protège donc pas de la pollution de l’air, mais vous expose à un air encore plus pollué qu’à l’extérieur. Il est donc essentiel que, tous ensemble, nous réduisions les émissions responsables de la pollution de l’air : en roulant à vélo, vous contribuez à un air moins pollué dans nos villes.

Découvrez les premiers résultats intermédiaires d’ExpAIR